Quatre-vingt-dix délégués venant de 14 des 16 États membres de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) ont participé à un atelier de cinq jours tenu du 17 au 21 février 2025 à Johannesburg (Afrique du Sud), dont l’objet était le renforcement des capacités en matière de recherche, d'utilisation des données et de signalement des cas de violence basée sur le genre (VBG) dans la Région.
Le Secrétariat de la SADC, en partenariat avec ONU Femmes et le programme Partenariats pour la prévention de la VBG en Afrique australe (PfP) de la GIZ,a organisé l'atelier, auquel ont participé 90 délégués de 14 États membres de la SADC en représentation de responsables gouvernementaux (secteurs du genre, de la police, de la santé et des statistiques), d’organisations de la société civile et de partenaires de la SADC travaillant dans le domaine de la prévention et de la recherche sur la VBG. L'atelier a fourni une plate-forme de partage de connaissances et d'expériences sur la manière de favoriser une meilleure assimilation et utilisation des données sur la VBG.
L'atelier s'est tenu conformément à l'objectif 4 de la Stratégie régionale et cadre d'action de la SADC pour combattre la violence basée sur le genre (2018-2030), qui favorise la gestion de l'information et des connaissances, ainsi que le partage des meilleures pratiques et de l'innovation dans la région de la SADC. Cet objectif soutient la production et la gestion de données et d'informations stratégiques opportunes, fiables et de qualité sur la violence basée sur le genre. Pour mettre en œuvre ces engagements, la SADC a élaboré en 2021 un ensemble d'indicateurs de violence basée sur le genre qui ont été approuvés par les ministres en charge du Genre aux fins de l'établissement de rapports annuels par les États membres. Par ailleurs, une fiche d’évaluation de la violence basée sur le genre a été élaborée pour aider à suivre les progrès de certains indicateurs qualitatifs afin de soutenir le plaidoyer et les engagements politiques en matière de violence basée sur le genre. L'atelier a ainsi a évalué l'état d'avancement des rapports sur ces indicateurs par les États membres et a discuté de moyens innovants pour relever les défis et combler les lacunes en matière de données sur la violence basée sur le genre.
Dans son allocution d'ouverture, la responsable de l'unité Genre de la SADC, Mme Phemelo Maiketso, a souligné que le Protocole de la SADC sur le genre et le développement oblige les États membres à fournir des rapports détaillés sur leurs engagements en matière de genre et que, par conséquent, chaque État membre de la SADC a la responsabilité de collecter, d'analyser, d'utiliser et de communiquer les données sur la VBG afin d’éclairer la politique nationale et guider la conception et la mise en œuvre de programmes effectifs de lutte contre la VBG. Mme Sara Jabril, du programme PfP de la GIZ, a souligné la nécessité d'une coordination effective entre les partenaires du développement pour faire progresser les efforts de prévention et de réponse à la VBG. Elle a par ailleurs exprimé sa gratitude pour le partenariat avec la SADC et ONU Femmes et pour les efforts de collaboration visant à améliorer la collecte, la communication et l'utilisation des données sur la VBG dans toute la Région. Mme Hazel Gooding, représentante d’ONU Femmes, a également souligné la nécessité de partenariats, de coordination et d'approches multisectorielles pour assurer une réponse effective à la VBG aux niveaux régional et national.
En vue d’améliorer la qualité des données communiquées sur la VBG, l'atelier a spécifiquement examiné et affiné les indicateurs du Cadre annuel d’information sur la VBG en préparation du cycle de rapports sur la VBG 2025. L'atelier a également noté que parmi les défis communs auxquels sont confrontés les États membres figure la question de la coordination de la gestion des données sur la VBG, mettant en évidence les multiples sources de données administratives sur la VBG au niveau national.
Parmi les principales recommandations de l'atelier on relève la nécessité d'harmoniser et de normaliser les systèmes de données sur la VBG aux niveaux national et régional, un investissement accru dans la gestion des données sur la VBG au niveau national, une meilleure coordination entre les différents secteurs au niveau national et la nécessité d'améliorer la communication et l'utilisation des données sur la VBG. L'atelier a également identifié la nécessité de combler les lacunes en matière de données et de recherche sur la VBG, soulignant en outre les éléments suivants comme quelques-uns des besoins de recherche dans la Région :
L'impact de la technologie et des médias sur la prévention de la VBG et le changement de comportement ;
Le rôle des chefs religieux et traditionnels dans la conception et la mise en œuvre de politiques et programmes de prévention et de réponse à la VBG ;
Le rôle de l’école et des systèmes éducatifs dans la prévention de la VBG.
Dans son discours de clôture, Mme Kelly Dambuza-Chifani, de l'Unité Genre de la SADC, a mis en exergue l'engagement des États membres à améliorer les systèmes nationaux de données sur la VBG et le Cadre régional d’établissement de rapports. Elle a exhorté les États membres à utiliser les connaissances partagées au cours de l'atelier pour éclairer le cycle annuel de rapports sur la VBG de la SADC. Mme Dambuza-Chifani a en outre souligné la nécessité pour les États membres d'utiliser les données et la recherche sur la VBG pour favoriser une programmation fondée sur des données probantes et un plaidoyer politique sur la VBG.